CPF co-construit : un levier stratégique pour les entreprises
2 mins
Publié il y a 1 semaine 1 jour

Le 25 juin 2025, la Caisse des Dépôts a réuni avec le ministère du Travail une quarantaine de représentants d’entreprises à l’occasion d’une table ronde intitulée "Le CPF : d’un dispositif individuel à une stratégie collective”. Cet événement a permis de répondre aux questions essentielles : comment et pourquoi co-financer les parcours de formation des salariés ? L’objectif était de dresser un état des lieux des usages du CPF co-construit et d’identifier les leviers d’activation à l’heure où un nouveau cadre réglementaire et des outils numériques renforcés facilitent son déploiement.
— Voix off : Comment et pourquoi co-financer les parcours de formation des salariés via le Compte Personnel de Formation ?
Le 25 juin 2025, la Caisse des Dépôts et le Ministère du Travail ont pu répondre à ces questions essentielles à l’occasion d’un événement organisé spécialement pour les employeurs.
Au cours d’une matinée riche en échanges, les entreprises présentes ont découvert les clés de ce dispositif de co-construction ainsi que toutes ses modalités techniques.
— Gwenola Martin : Nous avons depuis l'année dernière commencé à délivrer des nouvelles fonctionnalités pour venir amplifier ce mouvement.
Nous avons pu permettre de flécher des certifications, donc, l'employeur vient dire quelle certification il souhaite financer pour son salarié. Et puis, dernier point qui était très relevé par les employeurs sur ces dernières années, c'est le besoin de pouvoir se faire rembourser si la dotation financière n'était pas utilisée à temps.
Notre objectif étant vraiment aux côtés de l'État, de pouvoir continuer à amplifier cette disposition du cofinancement des parcours de formations professionnelles.
— Voix off : Dirigeants, responsables RH et professionnels de la formation ont pu échanger autour de leurs besoins et de leur stratégie de formation. De quoi ancrer l’importance de la prise en main de cette fonctionnalité et démocratiser la pratique !
Schneider Electric et L'Oréal, entreprises engagées, ont partagé leurs retours d'expérience, offrant un éclairage précieux sur les enjeux actuels de la co-construction employeur.
— Christine Colombier : Pour moi, il est essentiel que l'ensemble des organisations prennent en main ce dispositif.
Dans l'enjeu dans lequel on est aujourd'hui sur l'évolution des compétences, sur cette transformation démographique, cette transformation écologique dans lequel on est tous engagés, chaque possibilité d'accompagner les compétences des collaborateurs pour une organisation doit être activée.
— Nadège Riehl : Aujourd'hui, si je reprends le bilan de l'année dernière, par exemple, on a environ un peu plus de 400 demandes par an pour rentrer dans ce dispositif avec le CPF co-construit.
On va avoir un domaine assez régulièrement choisi sur l'efficacité professionnelle, on va avoir des domaines aussi sur les sujets du digital.
— Voix off : Orienter le Compte Personnel de Formation vers les métiers en tension et répondre aux besoins des entreprises : une volonté affichée par le ministère du Travail.
— Cécile Bertrand : Ce dispositif, qui est monté en maturité progressivement au cours de ses cinq années, a pu former plus de 9 millions de personnes en France qui ont pu bénéficier de leurs droits librement sur la plateforme Mon Compte Formation.
Il était nécessaire que l'on puisse le maintenir à la pointe des logiques servicielles que l'on offre aux usagers mais également aux co-financeurs pour qu'il reste soutenable, qu'il puisse être utilisé par les titulaires sur des formations les plus certifiantes.
Les formations qui correspondent au monde du travail, les formations qui vont mener à de l'employabilité ou au maintien dans le secteur d'emploi.
— Voix off : Employeurs, rendez-vous sur le portail dédié pour vous saisir de ce nouveau service !
Une dynamique d’adhésion forte
Cette matinée riche en échanges a été l’occasion de présenter les résultats d’un sondage publié et mené par CPFormation. Un constat clair s’est dégagé : 84 % des répondants (dirigeants et responsables RH et professionnels de la formation) se disent favorables à plus de parcours de formation co-construits entre les employeurs et les employés. Et 63 % ont déjà commencé à cofinancer les projets de formation de leurs collaborateurs. Cet usage du CPF devient de plus en plus plébiscité par les entreprises, afin qu’il devienne pour eux un outil stratégique de développement des compétences, à la croisée des besoins des salariés et des ambitions RH des entreprises.
Comme l’a souligné Cécile Bertrand, cheffe du Pôle CPF à la DGEFP :
"Le CPF reste un droit individuel, mais il peut s’inscrire dans une logique de dialogue social. Le nouveau décret apporte les garanties nécessaires au développement du cofinancement co-construit."
Un cadre simplifié et sécurisé
Afin de soutenir cette dynamique, le décret du 14 avril 2025 relatif aux modalités d'alimentation supplémentaire du compte personnel de formation a posé les bases d’un usage sécurisé et pilotable :
Fléchage obligatoire des abondements vers une certification ;
Introduction d’une date limite d’utilisation du cofinancement pour plus de clarté ;
Sécurisation juridique des démarches engagées
En parallèle, la plateforme EDEF évolue pour mieux accompagner les financeurs à la mise en œuvre concrète de la co-construction. Elle propose désormais un espace financeur encore plus ergonomique, une traçabilité complète des abondements ainsi qu’un suivi simplifié des remboursements en cas de formation non réalisée.
Des exemples d’engagements concrets
L’événement a aussi été l’occasion de mettre en lumière des pratiques inspirantes d’entreprises.
Schneider Electric a présenté un dispositif progressif articulant plusieurs niveaux de soutien : un co-financement sur des formations clés dans le domaine du digital, de l’efficacité professionnelle. L’entreprise intègre son plan de développement des compétences, avec un catalogue de formation structuré et accessible sur le temps de travail.
L’Oréal, de son côté, mise sur une approche systémique de la co-construction. L’entreprise s’implique activement dans la sélection des prestataires, tout en assurant un soutien logistique aux salariés souhaitant mobiliser leurs droits CPF. Une communication interne constante complète cette stratégie, visant à renforcer l'appropriation des droits et à ancrer l'utilisation du CPF dans une vision partagée de la montée en compétences.
Ces témoignages montrent qu’un CPF co-construit peut s’inscrire durablement dans une stratégie d’entreprise, au croisement des aspirations individuelles et des enjeux collectifs. En contribuant à structurer les parcours et à renforcer l’employabilité, il devient un pilier essentiel du développement des compétences et de la performance.